miércoles, 7 de septiembre de 2011

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Par Jacqueline Lacombe

Quelques semaines plus tard; le 24 juin, c’était au tour des étudiants français de retrouver leurs correspondants en Espagne. Deux d’entre eux, dans un itinéraire à part, ont connu sur une autoroute
castillane une fâcheuse mésaventure digne des attaques de diligences d’antan...et n’ont pu nous rejoindre, après avoir été secourus.
Le groupe des Français, amoindri mais résolu, a cependant continué vers Logroño où l’attendait celui des Logroñeses, tout prêts à rendre la politesse de l’accueil qu’ils avaient reçu à Sarlat.
En fait, ce fut un ballet d’images et de rencontres qui nous fut offert, soigneusement commenté par Pilar; l’historienne du groupe, dans le “casco viejo”; le coeur de la ville ancienne. Les vieilles murailles ont été rasées, comme c’est le cas pour beaucoup d’autres villes, modernité oblige!, mais il reste encore de beaux vestiges comme la tour du Revellín . Tout en foulant les vénérables pavés des ruelles, nous avons laissé reposer le regard sur la cathédrale et ses tours baroques, la tour pyramidale de Santa Maria del Palacio, la
monumentale fontaine des pélerins... et, le soir arrivant, nous nous sommes intégrés au flot des flâneurs traditionnels, sortis de la maison ou du bureau pour renouer avec les joies de la convivialité
ambulante, la convivialité de la rue, et en quête de “tapas” aussi variées que succulentes, arrosées de “mosto”. Nous nous sommes familiarisés avec les “pinchos morunos”” (brochettes de viande), ou les “pinchos de champiñones”, les “matrimonios”, petites sandwichs...dans un milieu chamarré, pittoresque et un brin secoué par le mouvement de foule.
Il faut dire, en passant, que la gastronomie logroñesa n´a rien à envier, en excellence , à celle du Périgord, si réputée et si vantée . Nous avons pu le vérifier ensuit e avec le menu dégustation où les “bombones de morcilla”(boudin) précédaient “l’abanico ibérico”( éventail ibérique) , le ”semifrío de trufa “ ( semi-froid
aux truffes)...Tout un échantillonage de l’art culinaire délicat de la Rioja!
La visite de cette Rioja, dont la richesse actuelle repose sur l’excellence de son vin, et cela depuis le XIX e siècle ( grâce, semble-t-il, aux bons conseils bordelais), se devait de passer par les “bodegas (chais) , et ce fut un plaisir des yeux et du goût. Les bodegas “Paternina” fort connues et celle de Lagardia, de “Ysios”,
construite par l’architecte espagnol de renom Calatrava retinrent notre attention.
Nous avons été surpris à “Elciego” de voir celle, avec hôtrel intégré, du “Marqués de Riscal”, construite par l’architecte américano-canadien du Guggenheim: FrankGehry. Nous avons tenu à poser devant. Les couleurs et les caractéristiques ailes ou voiles de la toiture nous ont attirés: art, richesse et renom réunis!
Les trésors du passé n’ont pas été oubliés dans notre périple hors de Logroño: à Haro, ce fut le musée du Torreón, construit dans un élément de l’ancienne muraille et le palais des comtes de Haro, et Laguardia, peut-être la plus belle ville de la “Rioja Alavesa” nous réservait le portique polychrome de l’église Santa Maria de los Reyes .
Cette dernière ville, en fête comme les autres, pour le jour du “Corpus”, avait pavoisé ses rues: tapis, dentelles, blasons décoraient balcons et fenêtres...toute une ambiance joyeuse soulignée par les instruments de musique et les danses en costume où la couleur rouge dominait ... Pour couronner ou accompagner le tout, le jaquemart du village que nos correspondants ont tenu à nous montrer comme le clou de la fête, a fait sortir ses trois danseurs sautillant et virevoltant au rythme des douze coups de midi, devant nous et les autres badauds,
toujours avides de rêve.
Rencontre, convivialité, échange de langages, bonheur de la découverte ensemble, tout était réuni pour sceller une bonne amitié toute neuve qui nous a fait nous séparer avec émotion, comme si nous étions des amis de toujours..
La Rioja est belle, lorsqu´elle est présentée par ceux qui l´aiment. Excellente expérience.
Et pour clore, cette jolie phrase de Eva écrite dans son dernier E-mail:
Espero y deseo que haya mas encuentros tan agradables como éste.
(j’espère et je souhaite qu’il y ait d’autres rencontres aussi agréables que celle-ci)
Jacqueline Lacombe