miércoles, 9 de mayo de 2012

Notre rencontre à Logroño

Por Jaqueline Lacombe
Quand nous sommes arrivés, 14 Sarladais,  à la Escuela Oficial de Idiomas de Logroño, le vendredi 27 avril à 5 h, nous avons été accueilis par le Directeur de l'Ecole, les Professeurs et les étudiants qui nous attendaient. La rencontre fut très cordiale, beaucoup se connaissaient déjà puisqu'ils s'étaient rencontrés l'an dernier 
Nous nous sommes tous dirigés vers le Salón de Actos devenu théâtre pour l'occasion: Une charla-espectáculo était prévue pour la nouvelle rencontre 2012, préparée pour établir à nouveau le contact des Français avec la Rioja, présentée par des Riojanos de souche et de coeur
l'un deux, anthropologue, Carlos Joaquín Martínez Martínez nous a parlé de la formation géologique de la Rioja, introduisant son propos en brandissant bien haut un fossile qui attira toutes les attentions. Ce fossile, il l'avait trouvé sur un des sommets dominant la région...
il nous conduisit, à l'aide de plans et de cartes, du début de la formation terrestre, passant par la dérive des continents et la présence de la mer dans la Rioja, puis le retrait de cette mer au moment d' un soulèvement du sol lors de la formation des Pyrénées, jusqu'à nos jours, tout en évoquant les changements climatiques et l'évolution de la vie ...tout un voyage dans le temps qui a apporté des réponses à nos propres questions.
Un poète, Julio Arnaiz a mis en valeur l'âme de la Rioja dans ses poèmes dont le recueil Algo de mî sera relu en France.
Michel García, auteur compositeur bien connu dans son pays, nous a donné une idée  de son répertoire musical à la guitare et celui de ses chansons, utilisant parfois l'accompagnement de deux coquilles St Jacques qu'il faisait se joindre et s'entrechoquer légèrement, rappelant ainsi le grelottement des castagnettes...
Quant à Federico Soldevilla, "expert en thèmes riojanos", il est parti d'une série de diapositives pour évoquer Logroño et son évolution dans le temps, au bord de l'Ebre et sur le chemin de St Jacques
Il ne faut pas oublier le passage sur scène de la papillonnante et légère Gloria, professeur de danse classique,  élève de l'Ecole de langues, qui, tel un clown blanc, a donné une réplique brève et quelquefois à contre-temps bien étudié, aux quatre intervenants tout en les présentant....ce fut une charmante symphonie, un accueil des plus joyeux, des plus sensibles et tout se termina par la distribution d'un cadeau de bienvenue aux Sarladais: une bouteille de vin de la Rioja, bien sûr, à l'étiquette de 
"Escuela Oficial de Idiomas" 
El fuero de Logroño", 
1987-2012
25 Aniversario
    ...un crû sélectionné pour le 25ème anniversaire de l'existence de l'Ecole, bien présenté dans sa bouteille au cachet de la Rioja et le tout dans un super-emballage de tissu toile cirée couleur vin à l'intitulé couleur or de l'Ecole...Élégance et classe.
Nous sommes partis ensuite vers la vieille ville où un rendez-vous avait été pris par nos correspondants avec un artisan "botero", fabricant de "botas", c'est-à-dire de gourdes en cuir pour le voyageur à pied, le pélerin de St Jacques ou toute autre personne amateur d'objets confectionnés dans la tradition.
Puis ce fut la visite de l'Eglise St Jacques (Santiago) dans la tour de laquelle nous avons gravi les 80 escaliers nous menant à l'"extrados"de la voûte. Après avoir gravi les dernières marches, les visiteurs ont eu accès à une terrasse d'où ils ont pu voir la ville dans son ensemble.
Nous nous sommes rendus ensuite à la "Sidrería San Gregorio", restaurant en voúte toute revêtue intérieurement de briques fines rouges, ancienne cave installée dans la vieille muraille de la ville...élégant et imposant, mais aussi succulent,  servant , bien sûr, des plats de la Rioja, où le "jamón ibérico" côtoie le "chorizo a la sidra" et "la morcilla al vinagre de Jerez".
Le lendemain fut un jour d'excursion. Le but fut Santo Domingo de la Calzada, étape importante sur la route de St Jacques de Compostelle qui accueille, dans son prestigieux parador aux harmonieuses arcades gothiques, des hôtes argentés, alors qu'à l'origine, il était une auberge hôpital d'accueil pour le tout-venant pélerin harrassé..
La cathédrale, fraîchement restaurée et mise en valeur nous a ménagé un moment de lente contemplation et de ravissement des yeux et de l'esprit, assis devant le choeur tout en écoutant un jeune guide frais sorti d'une école des Beaux-Arts qui évoqua fort clairement et fort intelligemment l'histoire du monument .
Santo Domingo de la Calzada transmet de génération en génération l'histoire d'un miracle médiéval où le saint serait intervenu pour sauver de la mort un jeune pélerin condamné à tort au gibet pour vol, et dans cette belle histoire, un coq et une poule rôtis seraient revenus à la vie pendant un repas, confondant le juge...la cathédrale veille sur un couple de gallinacés placé dans un joli poulailler bien sculpté, bien à la vue de fidèles...
On ne peut oublier, dans cette mémorable excursion, le rôle de présentatrice et d'animatrice de Carmen Soto, heureuse de nous parler de la petite ville de Santo Domingo de la Calzada où elle est née, des légendes du chemin de St Jacques, en particulier celle de la poule et du coq miraculés, heureuse de chanter les chansons de sa jeunesse et de fêtes avec ses amis de là-bas...Elle est allée jusqu'à danser devant nous et à entonner les chants de David Moreno, le propriétaire de las Bodegas, lui donnant la note du départ...un vrai boute-en-train, elle était l'âme du voyage ce jour-là. Merci Carmen:
Passant par Ezcaray, "village enchanteur", aux rues bordées de "soportales ( galeries) de pierre et de bois, nous avons vu un atelier de tissage artisanal de laine de belle qualité ...un moment de rêve de confort .
Puis, La Rioja oblige, nous sommes entrés dans "las bodegas" (les caves) de David Moreno, héros vivant de légende, par sa réussite malgré les difficultés, par son obstination,  infatigable dans son travail de "cata" ( il goûte les vins), irrésistible par sa bonne humeur et ses chansons...une rencontre d'une grande rareté.
Le repas s'est pris dans ses caves et nous y avons goûté les délicieuses "patatas a la riojana" accompagnant les "chuletillas al sarmiento" ( la vigne était au rendez-vous avec ses "sarmientos" - sarments-)
Puis ce fut la visite du monastère cistercien de Cañas où les vitraux de l'église sont remplacés par de l'albâtre qui laisse passer une lumière blanche, "la lumière divine".
La rencontre, ensuite, avec un "alfarero" (potier) de  formes traditionnelles, nous a permis de voir des grandes cruches de sorcières ( nous avons su le détail par le récit du potier,  qui a passé sa vie à recueillir les traditions potières et par un visage de sorcière enchassé dans la pâte).
Un coup d'oeil fut jeté en passant sur une architecture étrange : le cimetière de Navarrete, non loin de l'atelier de potier, a un mur d'enceinte constitué des éléments d'une église romane en ruine: l'entrée du cimetière est le portail de cette église. dans le mur se retrouvent encastrés, le bénitier, les colonnes... 
Le repas du soir s'est pris avec les amoureux des bonnes tapas bien rebondies, aux noms pittoresques et gourmands  : "pinchos matrimonios", "Zapatillas de jamón con tomate" ...tout cela dans une atmosphère de brouhaha assourdi des conversations diverses et animées, dont on n'entendait que le roulement des voix entremêlées.
Le séjour s'arrêta au lendemain, le troisième jour à Logroño 
Pour terminer ce séjour riche en rencontres et découvertes, Ana Merino, notre correspondante responsable à Logroño nous avait ménagé une lente promenade au bord de l'Ebre, légèrement en crue,  qui nous a permis de "décanter " les impressions et de prendre conscience que la ville a ses cigognes, ses promenades, un musée fort joli installé dans un ancien abattoir au bord de l'Ebre,  dont on a su rétablir l'élégance par une restauration fort réussie...Beaucoup ont pu y admirer des photos d'art d'oiseaux courants ou moins courants dont les couleurs extraordinaires étaient révélées, parce que fixées sur une pélicule, alors que l'oiseau en mouvement ne permet pas toujours de les voir.
Encore un repas, ensuite, nous a réunis: c'était le repas de la "despedida", l'au-revoir, où une surprise nous attendait: celle de "tirer au sort" l'heureux propriétaire de la bota avec laquelle il a fallu apprendre à boire...
Evidemment, une rencontre de ce genre a tout l'attrait de la découverte et de l'amitié d'un accueil cordial et chaleureux. Le côté positif de la chose, c'est aussi et surtout les liens qui se sont noués  entre les correspondants. Le besoin de correspondre par E-mail ou par téléphone s'est fait ressentir toute l'année et les progrès dans la langue de l'autre pays sont devenus nettement palpables chez tout un chacun.
      Il a plu?, il a fait froid cette année? ...comme dans toute l'Europe, mais, comme dit Yvette, le soleil au coeur était dans l'amitié.

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